1. |
Coppelia
04:10
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Je suis la marche, tu ne m'auras pas
Brûlée par le goudron, je suis butée
Obstination, quand tu me tiens,
J'avance du soir au matin
Je suis têtue, ça se sait et ça s'est su
Coups de canne dans le tibia
Des bleus partout, la corde au cou
Tu ne m'atteins pas, j'avance au pas
Signé « Coppélia »
Je suis utilisée
comme une poupée désarticulée
Coppélia ! Oui c'est moi !
Et j'avance et je recule, je me trompe
Et puis je tombe, c'est l'échec et mat, je me relève
Tout est clair, genoux en sang, j'avance en rampant
Coppélia ! C'est moi !
Tu me vises et tu tires, si tu me touches
C'est fini, une flèche dans le mollet
Tendons coupés, membres brisés, foi dévasté, dos capoté
C'est ma revanche, celle de Coppélia
Écorchée vive,
Vive douleur,
Leurs coups me blessent
Blessent mon corps,
Corps à cran,
Crampons sur l'esprit
Esprit folie,
Folie furieuse,
Furieuse Coppélia
C'est moi !
Je suis utilisée
comme une poupée désarticulée
Coppélia ! C'est moi
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2. |
Requiem
02:57
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Avide de désirs, de sensations,
Perturbé par le langage de ses pulsions,
Fulgurance vers la jouissance, elles sont
Commandement, expression, la tentation
Traverse son être, défaut de fabrication,
Ils l'atteignent, il prend sa respiration.
Leur chant montant des abysses de sa chair,
il devient chimère, résistance, sédition.
Paralysie, il passe de l'état empathique à l'état analytique,
Écoute le requiem
Ils l'entraînent sur le chemin, dédale de la satisfaction,
Promesse d'une fin grandiose, il progresse toujours plus loin,
Sans se soucier du lendemain,
Le cherchent, le guettent,
Pour eux, il n'est qu'une bête hors de contrôle,
Course contre la montre,
C'est sans issu, ils se sont tus.
Épuisé, il passe de l'état empathique à l'état analytique,
Écoute le requiem.
C'est décidé : il n'est pas d'impasse que l'on ne se crée,
Fulgurance vers la délivrance, il abrège ses souffrances
Reflet d'argent, torrent rouge sur son torse.
Respiration qui faiblit,
Pouls qui ralentit,
Dernier battement de cœur,
Dernier soupir,
Noir.
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3. |
Meurs!
03:08
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Qui es-tu pour m'affliger
De reproches, manipulateur
Sans raison, docteur dirigiste,
Qui déforme mon esprit
L'étau d'la hiérarchie
Commande mon rendement,
Jamais satisfait,
Insatisfait,
Je ne me confonds plus,
Ta mission n'a pas de sens
J'en ai marre d'avoir des comptes à rendre,
Envie de hurler, je vais craquer,
J'estime avoir tout donner,
Je n'ai pas à me battre avec des fous
Qui es-tu pour me juger ?
Tu n'es pas le messager de Dieu,
Tu es pire que lui puisque tu existes
Dans mon monde, je te tue
J'ai l'impression de vivre
Avec des caméras, tout autour de moi,
Qui me surveillent,
Tu me surveilles,
Je me sens oppressée,
Ta mission n'a pas de sens
J'en ai marre d'avoir des comptes à rendre,
Envie de hurler, je vais craquer,
J'estime avoir tout donner,
Je n'ai pas à me battre avec des fous
Je suis salie, le péché du monde, la misère du monde,
Pourquoi tu me pointes du doigt ?
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4. |
Comptine pour Maman
05:31
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Cette mère était folle et mon père l'aimait comme un fou. Et le problème, le problème c'était nous.
Leurs quatre beaux enfants qui étaient de trop et depuis trop longtemps.
Pas droit aux études, pas droit à la parole. Ici, la vie est rude et l'éducation saine, ils la survolent.
Et personne ne bougeait dans cette putain de maison parce que tout le monde avait peur de ce crétin, chrétien qui se faisait passer pour un bon.
Ce traditionaliste, extrémiste qui allait à l'église pour faire bonne figure mais en plus, raciste était cette ordure.
Si vous lui demandiez, il disait que non mais c'est quand même les autres qui d'vaient changer parce qu'ils ont tort et qu'il a raison.
Il était malin, malin plus que tout jusque dans ses mains qui frappaient dans mon cou.
Et moi, je n'étais pas en rut loin d'être une pute.
Je l'ai été pourtant quand il me regardait me méprisant, disant:Tu deviens ce que tu veux maintenant. J'n'en ai plus rien à foutre si tu termines à la rue !
Ça c'est de la haine pure, de la haine mise à nue.
En colère pourquoi ? Parce qu'il n'avait plus le choix, qu'il était père et que c'était comme ça ?
Quant à elle, jouant de la prunelle, cette grosse gazelle sans cervelle qui a réponse à tout jusque dans son crachat qui dégouline dans mon cou.
Des soirs, j'ai voulu l'étrangler. L'espoir, j'imagine que c'est l'espoir qui nous pousse à penser que ça va
changer.
Mais quand elle disait : Hé, arrête de la frapper ! Tu veux la tuer ? Je ne veux pas finir en prison. Moi je me disais que ça n'étaient que 2 cons.
Et on se disait qu'à la majorité, on partirait, c'était une idée.
Parce qu'avoir des parents ça craint et que de dire ça entre
copains, on s'est senti malin.
Mais moi ce n'était pas mon plan et pourtant, c'est à 17 ans
que j'ai quitté mes parents.
Et dans la nuit du 6 au 7, je suis partie en cachette.
J'ai fait mes bagages sans leur tirer ma révérence, c'est sans
chipotages, sans même réfléchir aux conséquences que je
me suis enfuie, aigrie, endurcie, affaiblie, en colère, il fallait
que je prenne l'air.
Ça les a fait taire quand j'ai voulu les abstraire de ma vie, ça
c'était dit.
« Anaïs, on a bien compris ton petit jeu, tu n'oses pas nous
faire tes adieux, tu nous en fais donc voir de toutes les
couleurs pour qu'on te mette à la porte. »
À la bonne heure ! J'aurais dû lui répondre qu'entre une
mère et un cador, il ne fallait pas confondre mais encore,
Avait-elle la cosse pour élever ses gosses ?
Mais je lui ai dit : tu vas voir si je n'ai pas le courage de partir !
Peut-être avait-elle cru que je disais ça pour rire.
Merci papa, papa-patron qui nous mettait à la porte pour un oui ou pour un non.
Merci maman, maman-méchante parce que grâce à toi aujourd'hui je chante.
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